Les risques du traitement hormonal de substitution

Quand commence  la ménopause, et que la production d’hormones dans les ovaires commence progressivement à diminuer, beaucoup d’entre nous souffrent de ces troubles typiques de la ménopause. Ces troubles vont être plutôt légers chez certaines, alors que d’autres vont vivre la péri-ménopause et la ménopause, enfin ces changements climatériques, comme un véritable calvaire.

Il y a encore quelques années, on n’avait recourt qu’au traitement hormonal de substitution (THS). Aujourd’hui heureusement, et en raison des nombreux risques que comprend ce traitement, ce n’est plus le traitement standard, mais de plus en plus l’exception.

Trop c’est trop

On estime que plus de cinq millions de Françaises ont suivi un traitement hormonal réparti sur plusieurs années. Aujourd’hui, encore 20% des Françaises entre 45 et 70 ans prennent un THS d’origine synthétique, que ce soit dans un but préventif que thérapeutique. Les lobbys pharmaceutiques sont parvenus avec succès à présenter d’une part les symptômes de la ménopause comme une sorte de maladie qui ne peut être traitée qu’au travers de médicaments, et d’autre part, ils contribuent à une désinformation importante. Il suffit de lire les rapports de recherches parus sur internet, qui traitent les effets secondaires des hormones chimiques de façon désinvolte, et au contraire mettent en garde contre les hormones naturelles. Aujourd’hui, après 40 ans de THS, les effets secondaires apparaissent avec plus de clarté. Malheureusement, car certaines femmes ne sont plus là pour nous dire si ça leur a fait du bien ou pas.

La combinaison d’œstrogènes et de gestagènes a été la formule standard, tant qu’on a utilisé le traitement hormonal de substitution contre les symptômes climatériques de façon quasiment automatique. Et on prescrivait aux femmes ayant subi une ablation de l’utérus plutôt une mono-thérapie à base d’œstrogènes isolés. Selon la Fédération nationale française des centres de lutte contre le cancer, ces traitements ont été prescrits encore bien après la ménopause. À l’époque, on pensait pouvoir aussi prévenir activement des manifestations liées à l’âge, comme par exemple le développement de l’ostéoporose. Aujourd’hui, on n’estime plus vraiment que ce soit une bonne raison.

De nouvelles découvertes ont permis de changer les mentalités

Aujourd’hui, cependant, on a une vision très différente des choses, tout simplement parce que les chercheurs ont pu observer après plus de 40 ans d’hormonothérapie les répercutions et les risques associés à celle-ci.

Et en particulier l’augmentation du risque de cancer du sein, qui est considéré non seulement comme une contre-indication à la prise de médicaments à base d’hormones synthétiques, mais aussi la conséquence de cette prise.

Deux études réalisées entre 2002 et 2003 ont conduit à cette découverte. Ce qui a mené les autorités fin 2002 à avertir contre les risques du traitement hormonal substitutif.

Il a entre autre été constaté que le risque de cancer du sein augmente considérablement après cinq ans de prise d’une telle substance chimique. Plus la durée du traitement effectué a été longue, plus le risque augmente. Les médicaments classiques pour mono-thérapie  ne s’en sortent d’ailleurs pas beaucoup mieux, selon une étude britannique parue en 2003.

Un chercheur danois a notamment relevé le risque accru de développer un cancer de l’ovaire, dans une étude publiée en 2009. Ici, aussi bien le traitement hormonal substitutif à œstrogènes seuls, que le THS de combinaison d’œstrogènes de synthèse et de progestérone ont été passés sous la loupe. Des études antérieures avaient déjà donné lieu à ce doute : on peut s’attendre à une normalisation du risque de maladie que dans les deux ans après l’arrêt de prise du THS.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, une étude américaine très détaillée parue en 2009 a également constaté que la probabilité de développer un cancer du poumon et même en décéder était augmenté avec l’utilisation d’hormones artificielles.

Renseignez-vous auprès de votre médecin sur les risques et les effets secondaires

Les résultats obtenus par les cancérologues ont complété la gamme de risques connus avec l’embolie, la thrombose, les accidents vasculaires cérébraux et les infections récurrentes des voies urinaires.

C’est pourquoi il est dans ce contexte absolument nécessaire d’en discuter avec votre gynécologue, à savoir si un traitement d’hormones substitutif est absolument nécessaire. Le médecin saura certainement vous dire si tel ou tel produit est destiné aux femmes souffrant de bouffées de chaleur particulièrement insupportables, ou d’une ostéoporose prononcée. Mais de façon générale, je pense qu’on ne peut et ne devrait prescrire un THS qu’aux femmes souffrant réellement des symptômes de la ménopause. Et surtout, il faut absolument limiter le traitement dans le temps, et  ne pas le prendre trop longtemps. Enfin c’est mon humble avis.

Heureusement, il existe depuis un bon moment déjà beaucoup d’autres traitements et alternatives nettement plus douces.