Le poids du désir à la ménopause

Pour beaucoup de femmes, le désir d’activité sexuelle pendant la ménopause diminue. Une baisse de la libido est non seulement le résultat de la diminution du taux d’hormones, mais aussi et souvent liée au fait que la muqueuse est de plus en plus sèche. Évidemment, il est clair que ces bouffées vasomotrices incessantes, l’augmentation de l’irritabilité et des sautes d’humeur, les maux de tête, les démangeaisons génitales empêchent franchement de se relaxer et jouent les troubles-fête. Et puis on a aussi le sentiment d’être moins attrayante, on perd souvent beaucoup de confiance en soi durant la ménopause. Chez beaucoup de femmes, la perte de la capacité de donner naissance est perçue comme une atteinte à l’estime de soi.

Moins signifie souvent mieux

Mais on n’est pas obligée de tirer un trait sur une vie sexuelle épanouie. Plus nous comprenons la ménopause comme un processus normal avec les modifications qu’elle implique, mieux nous pourrons nous adapter et remédier à la situation. Beaucoup de femmes disent que même si elles ont moins de rapports sexuels à un âge avancé, ces rapports sexuels sont nettement plus épanouissants. C’est aussi ma propre expérience.

D’une part, la crainte d’une grossesse non désirée diminue à la ménopause. Et puis avec un lubrifiant adapté, on peut contrecarrer l’augmentation de la sécheresse des membranes muqueuses. De même, on peut stimuler l’appétit sexuel en se servant d’huiles éthériques ou en concoctant de bons plats épicés, qui sont des aphrodisiaques naturels tout à fait légitimes. Et puis il y a ces phytohormones contenues par exemple dans le houblon ou le thé vert qui aident à harmoniser ces fluctuations hormonales, à éviter les douleurs durant le contact sexuel, et à apprécier les caresses du partenaire. L’imagination ne connaît pas de limites, comme l’a bien montré le succès de la romance britannique érotique « Cinquante nuances de Grey » en 2012. Ou aujourd’hui encore les œuvres du Marquis de Sade, autant controversé qu’il fut.

Reconnaitre les bons nutriments

On peut donc facilement dompter ce fardeau, voire ce tabou que nous semble être le désir sexuel, pour encore mieux l’apprécier. L’alimentation joue là encore et toujours un rôle important, le sommeil, et surtout l’activité physique. Car une bonne circulation sanguine permet de réhydrater les muqueuses vaginales, donc : faire du sport.

Et puis ayant lu un article sur des chercheurs qui avançaient l’hypothèse qu’une carence en lysine est en partie responsable de l’ostéoporose en vieillissant, je me suis un peu plus renseignée sur le rôle des acides aminés sur la ménopause. Et j’en suis arrivée à la conclusion que l’arginine et la lysine sont avec certaines phytohormones, des alternatives naturelles qui permettent de soulager les symptômes de la ménopause.

Que l’on couvre nos besoins quotidiens en acides aminés, ces éléments constitutifs de la vie, au travers de l’alimentation ou d’un complément alimentaire naturel approprié, cela ne joue qu’un rôle secondaire. Je pense que c’est à chacune de juger, seulement ses moyens : par exemple certaines femmes n’auront pas le temps ou l’envie de manger midi et soir des légumes tout frais, ou puis d’autres n’absorbent peut-être pas aussi bien ces nutriments, si l’organisme est déjà agressé. Donc chacune selon ses goûts et ses moyens. Mais il est important d’être consciente qu’en vieillissant, nous avons de nouveau un besoin accru d’acides aminés, de vitamines et de minéraux. Et puis en vieillissant, les femmes boivent beaucoup trop peu d’eau, soit parce qu’elles perdent le sentiment de soif, soit parce la vessie se rétrécissant, elles ont souvent peur de ne pas trouver de toilettes au moment opportun. Croyez-moi, il faut boire au moins deux à trois litres d’eau, voire encore plus quand on a ces bouffés de chaleur.

Si l’organisme est alimenté avec les bons nutriments et suffisamment hydraté, je suis persuadée que les symptômes de la ménopause s’atténuent. En tout cas, ça a été mon cas. Et cela a des répercutions positives sur l’activité sexuelle, et donc sur notre relation amoureuse. L’envie sexuelle ne doit donc en aucun cas être un fardeau ou un tabou.